Un vent de tempête, du côté de l’Oncle Sam
Un coup de tonnerre dans l’espace politique que l’élection de Donald Trump. L’establishment n’en revient pas, pas davantage les représentants des Instituts de sondage annonçant la victoire de Hillary Clinton.
Si les urnes ont donné un avantage au parti démocrate de plus de 206 000 voix, l’élection est sans appel, Donald Trump ayant remporté les suffrages nécessaires auprès des Grands Electeurs.
Il est inacceptable de disqualifier cette élection en la présentant comme celle des incultes, des ‘petits blancs’ et des ‘cols bleus’. Ce vote exprime un ras-le-bol qui, sans être un raz-de-marée, a entraîné la défaite de ceux qui, affichant leur savoir et leur pouvoir, sont insupportés par les plus vulnérables qui leur ont dit cette fois, ça suffit.
Assez de ces certitudes qui se construisent dans un cénacle dépourvu de hauteur de vue pour ne point s’inquiéter des oubliés et des rejetés d’une Société privilégiant le virtuel sur le réel.
L’inconnue, titrent de nombreux médias fortement invectivés par celui qui devient le 45ème Président des Etats-Unis. Certes, mais quand ce qui est connu n’offre aucune ouverture à ceux qui craignent pour leur avenir et celui de leurs enfants, comment ne pas être tenté par l’aventure.
Saint Bernard dit qu’il faut savoir écouter pour voir.
A ne point écouter, on n’entend que les mêmes qui, accaparant le pouvoir, se maintiennent en annonçant une sortie du tunnel, réduite à un programme traversé par des promesses.
L’étonnement dans cette élection, c’est le personnage : un milliardaire éloigné de l’éthique ; n’a-t-il pas dû reconnaître pendant la campagne qu’il ne payait pas d’impôts ; qui plus est, un novice en politique, n’ayant exercé aucun mandat, mais briguant sans crainte la présidence suprême.
Dans son propre parti, de fortes personnalités l’abandonnèrent, souhaitant publiquement la victoire du parti démocrate. Du jamais vu !
Il est pourtant parvenu à captiver l’électorat sur une promesse de renverser la technostructure.
Est-ce son langage direct, outrancier qui a séduit, ou le fait que, moqué, vilipendé, il a surfé sur une victimisation le rapprochant de ceux qui se sentent abandonnés, éprouvés par le chômage et les conditions de vie difficiles.
Ses oukases, loin de le desservir, ont fait apparaître quelqu’un de différent du personnel politique, offrant à ses promesses le gage d’un autrement.
Il a été écouté.
Qu’allons-nous voir désormais. Incontestablement, l’élection traduit une détermination des classes fragilisées à être prises en considération. L’élu de cette campagne marquée par une violence verbale, donnera-t-il à voir un changement sans que les Etats-Unis deviennent désunis, suivant la crainte exprimée la nuit même de l’élection.
Ce saut dans l’inconnu fera-t-il sauter les verrous de la suffisance. Nos démocraties ne peuvent pas rester étrangères à ce coup de tonnerre ; il est pour le moins une alerte sur l’urgence de mieux entendre ceux qui souffrent.
Soyez audacieux, exprimez votre point de vue !