Quel printemps pour ceux touchés par la fin de la trêve hivernale
La trêve hivernale se termine, alors recommencent les inquiétudes et angoisses pour des familles déjà bien fragilisées.
Des expulsions vont se faire jour témoignant de l’insuffisance d’une trêve ayant suspendu les procédures sans le passage d’une hostilité au moins passive à une hospitalité active.
La perte du logement s’accompagne de celle des relations et, plus grave encore, du déficit de l’estime de soi : Qui suis-je pour ne point parvenir à loger les miens, à permettre à mes enfants une stabilité déjà précaire.
Gardons en mémoire que la très grande majorité des expulsions est consécutive à une rupture entre les ressources et le coût de l’habitat :
- plus d’un million de personnes qui travaillent ont un salaire mensuel égal ou inférieur à 800 €, notamment en raison du temps partiel concernant plus particulièrement les familles monoparentales,
- 13 % de la population française est touchée par la pauvreté.
Comment s’en étonner dans un moment où le chômage massif, nombre de foyers se trouvent confrontés à la fin de l’indemnisation.
L’hospitalité est une responsabilité que nous ne pouvons pas déserter si nous ne voulons pas ajouter à la pauvreté l’indifférence qui assigne à l’errance.
Les constats de la précarité sont connus. Il est inutile de s’y attarder. L’urgence est de poursuivre la trêve, les cœurs ne pouvant hiberner devant la détresse et le désarroi de trop de familles. J’entends que bien des propriétaires ont besoin de recevoir leur loyer. Il ne s’agit surtout pas d’opposer bailleurs et preneurs.
La question est d’agir dans l’intérêt de tous ; trois moyens :
- Devenir « propriétaire solidaire » en louant un appartement au prix du loyer très social. Un avantage fiscal important atténue l’effort financier réalisé. En contrepartie, Habitat et Humanisme offre une garantie de loyer.
- Investir au sein de nos Foncières « Habitat et Humanisme » ou « Entreprendre pour Humaniser la Dépendance » pour développer un habitat à vocation d’insertion pour des foyers en souffrance sociale ou de personnes qui, avec la retraite ? notamment de réversion ? ne peuvent conserver leur logement. Ce placement éligible aux dispositifs TEPA et Madelin le rend très attractif pour bâtir des biens au service des liens.
- Offrir une libéralité au fonds de dotation « Acteurs d’Humanité » qui aide des familles à se maintenir dans leur logement le temps nécessaire à retrouver un équilibre financier, parfois psychique, pour ces mamans qui, confrontées aux ruptures affectives, se trouvent seules avec leurs enfants.
Trois dispositions concrètes qui changent la donne pour s’inscrire dans le refus de fermer les yeux et le cœur devant les inégalités créatrices de fractures mettant à mal la fraternité, l’un des socles de notre Nation.
Certes, la trêve légale s’achève mais qui n’éprouve pas une nécessaire mobilisation pour une trêve des iniquités dans la perspective de les réduire pour un monde plus humain.
Soyez audacieux, exprimez votre point de vue !