Ces liens à bâtir pour faire Société
L’indifférence n’est pas sans construire des fractures. Que de réveils difficiles traversés par cette interrogation lasse et lancinante, comment en est-on arrivé à de telles situations défigurant le corps social.
Ne nous payons pas de mots, la déficience de cohésion sociale traduit un corps démembré, désarticulé, un corps souffrant.
Les plaintes ne soignent pas le mal. S’imposent des décisions atténuant l’enfièvrement. L’une d’entre elle est de bâtir des liens, en s’approchant de la question qui interroge la conscience, mobilisatrice d’engagements, s’opposant au fatalisme qui nourrit l’accablement des destins.
Quand une maman abandonnée avec ses enfants est en souffrance sociale et affective, l’heure n’est-elle pas de bâtir en urgence des liens pour ne point la laisser dans un défaitisme qui ronge l’énergie, si nécessaire pour se relever.
Quand une personne isolée, confrontée au manque de ressources et à la perte d’autonomie, survit dans un logement inadapté, bâtir des liens, c’est lui témoigner attention et respect.
Quand un jeune, éprouvé par trop d’échecs, pense qu’il n’a pas d’avenir, comment ne pas agir pour ouvrir son horizon.
Quand un foyer touché par le chômage se désagrège au regard de trop de pertes qui entament l’estime de soi, est-il concevable d’imaginer l’indifférence.
Autant de prises de conscience qui entraînent des évènements pour ne point laisser à l’absurde le champ libre dans un monde qui, pour beaucoup, est loin d’être magnifique pour se révéler dramatique.
Bâtir des liens nécessite une mobilisation de l’intelligence et du cœur pour ne rien céder à la résignation qui toujours abime. Tout homme est une chance de liberté avec le risque de connaître des formes d’esclavage qui ont pour noms, la rue, l’isolement, l’angoisse, le mépris de ces regards qui pensent que vous n’êtes rien, pour n’avoir rien ou si peu.
Lutter contre ces maux qui détruisent, c’est bâtir des liens qui opèrent une transformation diaphane des relations.
Chaque fois que des êtres sont sur « le fil », bâtir des liens, c’est travailler sur la question du sens ; quand un seul se perd, c’est la Société qui s’égare pour perdre son unité.
Gustave Flaubert dit : « que ce ne sont pas les perles qui font le collier, mais le fil ». Ne serait-il pas celui de la fraternité, sans laquelle in fine le contrat social est résilié.
Soyez audacieux, exprimez votre point de vue !