L’heure n’est surement pas celle de se taire
Le populisme gagne du terrain dans toute l’Europe. Manuel Valls disait il y a encore quelques semaines que l’extrême droite était aux portes du pouvoir.
Il s’en suit une certaine inquiétude, d’où un silence qui plombe les relations.
Les plus anciens se rappelleront l’apostrophe de M. Georges Marchais à M. Jean Pierre Elkabbach : taisez-vous.
Qui n’entend pas cette invitation à se taire.
Taisez-vous, ne voyez-vous pas que parler des incivilités c’est faire monter les partis situés à l’extrême droite de l’échiquier politique.
Taisez-vous sur la question du chômage. Faudrait-il nous résoudre à ce que la courbe ne s’infléchisse pas ; les politiques, s’ils avouent ne plus savoir comment réagir, continuent à parler une langue faite de promesses, celle d’un autre temps, d’un autre monde.
Taisez-vous quant au mal logement, ne voyez-vous pas qu’en parler c’est faire le lit des partis qui instrumentalisent le mécontentement.
Il faudrait donc se taire devant l’iniquité qui gagne, la souffrance sociale qui s’accroît entrainant des morts sociales précédant la mort biologique.
Comment se taire ?
En ce temps de préparation à la Pâque, n’oublions pas que le Fils de l’homme pour refuser de se taire a été crucifié. Une parole dérangeante mais qui, pour bouleverser, ne cesse de susciter des témoins qui font ‘crier les pierres’ aux fins de bâtir un monde plus humain.
Risquer la parole pour s’opposer à ce qui enferme, et par là-même fermente, c’est consentir à des oppositions et incompréhensions jusqu’à parfois être malmenés.
Et alors …Souvenons-nous que nous ne sommes pas plus grands que le Maître.
Le refus du mutisme, des replis identitaires pour vivre une parole libre, n’est-ce pas faire tomber murs et frontières, c’est aussi cela Pâques.
Ecoutons le bruissement d’un monde nouveau où la parole est partagée, les différences exprimées, alors les chuchotements se taisent pour faire place au cri de la vie.
Soyez audacieux, exprimez votre point de vue !