Des inflexions pour de nouvelles réflexions
Au cours de l’été, alors que les températures ont connu d’importantes inflexions entraînant des records, l’information apportait une fraîcheur sur le plan de l’emploi : le chômage retombe.
Il s’agit d’un mieux mais le baromètre de l’emploi est loin d’être au beau fixe. Seules 44 100 personnes depuis le début de l’année ont retrouvé du travail, notamment grâce à des mesures conjoncturelles, la prime à l’embauche, le crédit d’impôts pour la compétitivité et l’emploi. Plus de 3,5 millions, loin d’être sous des ombrelles, se trouvent sous des parapluies ouverts le temps des indemnités. D’autres n’ont plus aucune protection pour être en fin de droits.
Sur le plan politique, la sortie de ces chiffres traduit une embellie pour le Président, liant son avenir à la diminution des intempéries dont souffre l’emploi.
Le chômage tombe. Cependant, que de personnes fragilisées par de graves dommages. Les ruptures professionnelles génèrent souvent des désordres familiaux et des pertes d’estime de soi pour s’entendre dire: « on vous écrira », promesses sans lendemain.
Le chômage a lézardé la cohésion sociale accablant une Société qui a trop longtemps entendu ses responsables dire que tout avait été tenté pour favoriser l’emploi. Une des retombées de cette « confession » ou de cet abandon est l’impuissance du politique, non sans risque pour la démocratie.
A promettre beaucoup en privilégiant le « moi, si j’étais Président », il est oublié le « nous » qui s’impose pour une inflexion durable du chômage.
Une Société plus participative est attendue pour une traversée partagée des tempêtes. Assez de ces situations où les uns crient : « je coule » alors qu’un petit nombre répond pour gagner du temps : « patientez, cela va aller mieux ».
L’économie ne sera créatrice d’emplois que si les murs construits dans l’intention de protéger cèdent pour prendre en compte la transformation de la Société ; point d’innovations sans confiance.
Au cours de cet été, précisément à Cracovie, le Pape François appelait la jeunesse à démolir les murs pour bâtir des ponts.
Ce Pontife fait tomber les signes du pouvoir pour privilégier ceux du service. Quelles que soient les options spirituelles, sa parole novatrice, pour ouvrir des horizons, touche ou interroge un grand nombre.
Quand tombent les illusions mensongères de la puissance, alors s’éveille une fragilité, la rosée d’un nouveau matin d’humanité. N’y aurait-il pas ici une invitation à saisir que l’avenir s’inscrit dans la recherche enthousiaste d’un contrat offrant à l’économie les traces d’un partage, déjà commencé avec l’entrepreneuriat social.
La petite inflexion de la courbe du chômage devrait passer au crible d’une grande réflexion afin de quitter ces postures si usées qu’elles obscurcissent ces arcs-en-ciel que sont les valeurs de créativité et de confiance.
Un beau programme de rentrée pour entrer dans une nouvelle ère.
Soyez audacieux, exprimez votre point de vue !