26 mars 2015 : petit-déjeuner du Club de l’Audace avec Bernard DEVERT, Prêtre et Président d’Habitat et Humanisme
Bernard Devert est né à Lyon. Après des études de droit, il intègre un grand cabinet d’administration d’immeubles de la région Rhône-Alpes. Il y restera 11 ans. Rapidement il crée une société de placements immobiliers, puis à 37 ans, sa propre société de promotion immobilière.
Parallèlement, répondant à un appel reçu dans sa jeunesse, Bernard Devert suit un parcours théologique qui le conduira à la prêtrise en 1987.
C’est pendant cette période, dans les années 80, qu’il prend conscience des injustices liées au logement et notamment, celles engendrées par la rénovation des centres-villes qui relèguent les classes populaires dans les quartiers périphériques. « La ville doit être traversée par la différence, et non se développer à partir de strates monolithiques. Et là où le vivre ensemble n’est pas perceptible, il y a injustice ; l’homogénéité de l’habitat concourt à la rigidité assassine des sociétés occidentales.»
La création d’Habitat et Humanisme en 1985 est le résultat de ces deux élans : l’esprit d’entreprise, le « génie » immobilier, et la soif de justice.
Elle s’attachera à loger les familles à faibles ressources, en privilégiant la localisation dans des quartiers « équilibrés » pour favoriser la mixité sociale au cœur des villes.
Dès l’origine, Habitat et Humanisme sera pensée non comme une association caritative mais comme une entreprise à caractère social, réconciliant l’économique et le social, l’humain et l’urbain. C’est en faisant appel à des investisseurs privés réunis en SCI que les premiers logements seront acquis, et c’est toujours cette même dynamique de finance et d’épargne solidaires qui caractérise l’association, 25 ans après.
Parallèlement à l’animation et au développement d’Habitat et Humanisme, Bernard Devert a été pendant 13 ans aumônier du centre anti-cancéreux Léon-Bérard à Lyon.
En 2000, dans le sillon d’Habitat et Humanisme, il a créé l’association La Pierre Angulaire, réseau de maisons d’accueil et de soins pour personnes âgées à faibles ressources.
Télécharger l’article paru dans les Annonces de La Seine numéro 13 du jeudi 9 avril 2015
Bernard Devert a publié :
« Un toit pour mes frères », aux éditions CLB
Dans ces dizaines de tentes rouges alignées sur les quais du canal Saint-Martin, à Paris, les Français ont vu un résumé saisissant de la violence économique et sociale partout à l’œuvre dans notre société. Dans l’urgence, le Parlement a voté la loi instituant un droit au logement opposable. Mais dans les banlieues comme dans les villes, le logement reste au cœur de la crise sociale.
Croire en l’homme, c’est croire que tout homme a un avenir. Mais quel avenir pour celui qui n’a pas de logement ? Quel avenir quand le logement renvoie une image destructrice de soi ou qu’il stigmatise pauvreté et détresse ?. Croire en l’homme, c’est refuser la fatalité, mobiliser le meilleur de soi-même pour susciter un » autrement « . Utopie et alors ? Les solutions préconisées furent-elles couronnées de succès au point que le cri de l’abbé Pierre, lancé il y a plus de cinquante ans, ait perdu sa singulière et dramatique actualité ?