19 mai 2016: petit-déjeuner du Club de l’Audace avec le Général Bertrand SOUBELET
En 1978, Bertrand Soubelet intègre l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, puis l’Ecole d’application de l’artillerie (www.emd.terre.defense.gouv.fr/) à Draguignan. Avant d’être promu Capitaine en 1986, il sert comme Lieutenant au 11ème régiment d’artillerie à Offenbourg en Allemagne puis au 68ème régiment d’artillerie à La Valbonne.
En 1987, il commande l’escadron 8/11 de Mont de Marsan puis en 1990, est désigné pour prendre le commandement de la compagnie de Villeneuve sur Lot. Chef d’escadron en 1993, il rejoint la direction générale à Paris et intègre en 1995 le collège interarmées de défense. Promu lieutenant-colonel en 1997, il est muté en 1999 à Avignon pour assurer le commandement du groupement du Vaucluse.
Chef d’état-major à la Martinique en 2002, il est promu colonel en 2003. Muté en 2005 à la direction générale, il est nommé commandant de la région de Midi-Pyrénées le 1er juillet 2008 et sera admis dans le corps des officiers généraux le 1er mars 2009. Au mois de juillet 2010, il quitte Toulouse pour rejoindre la direction générale à Paris.
En novembre 2012, il est nommé directeur des opérations et de l’emploi à la Direction générale de la Gendarmerie Nationale. En 2014, il passe à la tête de la Gendarmerie d’Outre-mer et perd son affectation en 2016.
Cette carrière militaire exemplaire a été, depuis quelques années, malmenée par des conflits politiques en raison de son franc parlé lors d’une audition au Parlement en 2013. Fervent défenseur de la sécurité nationale, il est auditionné, à cette époque, à l’Assemblée nationale dans le cadre de la « lutte contre l’insécurité ». Animé par un sentiment de devoir de vérité devant la représentation nationale, il y déplore alors le manque d’effectifs et de moyens pour lutter contre la délinquance. Cette franchise va alors lui valoir le surnom de « général courage » mais va lui attirer les foudres de sa hiérarchie et du gouvernement.
C’est dans ce contexte à la fois sécuritaire et de remise en question de la part de sa hiérarchie que le Général Soubelet a écrit son ouvrage Tout ce qu’il ne faut pas dire : Insécurité, Justice : un général de gendarmerie ose la vérité, paru le 24 mars 2016. Cet ouvrage va sonner la fin de sa carrière à la tête de la gendarmerie de l’Outre-mer.
Son intervention dans le cadre du Club de l’Audace a permis de remettre en avant la sécurité comme fondement de la cohésion sociale et de l’équilibre de la société.
Face à trois constats majeurs (l’absence de rapport de cause à effet entre la sécurité et le phénomène d’insécurité, l’augmentation des phénomènes de bandes organisées et une économie souterraine qui induit une partie de la délinquance), la sécurité de la France souffre d’être devenue un enjeu politique, ce qui empêche tout débat de fond.
Face à l’évolution de la menace et à l’augmentation des délits et crimes en France, les choix politiques n’ont pas réussi à rendre autonomes et réellement efficaces les Ministères de la Justice et de l’Intérieur. La sécurité de l’Etat doit aujourd’hui faire face à un manque patent de moyens que dénonce Bertrand Soubelet. Il déplore également le manque d’éthique et de sens de l’intérêt général de la classe politique actuelle.
Bertrand Soubelet souhaite aujourd’hui continuer, d’une manière différente, à servir son pays, en mettant en avant son sens de l’intérêt général et en conservant sa liberté de parole.
Téléchargez l’article paru dans le Journal Spécial des Sociétés numéro 44 du samedi 4 juin 2016
Commandez le livre « Tout ce qu’il ne faut pas dire » de Bertrand SOUBELET