21 février 2017 : petit-déjeuner du Club de l’Audace avec Michel GUILBAUD, Directeur général du MEDEF
Le 21 février 2017, le Club de l’Audace a eu l’honneur de recevoir Michel GUILBAUD, Directeur général du MEDEF.
Notre invité nous a présenté les enjeux auxquels sont confrontées les entreprises françaises à la veille des élections présidentielles.
Ingénieur général des Mines, Michel GUILBAUD est rentré chez Elf Atochem en 1988 à Singapour comme responsable d’études de projets industriels. De 1990 à 1993, il a occupé le poste de Chef de la division Nucléaire à la DRIRE Rhônes-Alpes, avant de prendre en charge le service de l’Electricité à la Direction Générale de l’énergie et des matières premières au Ministère de l’Industrie entre 1993 et 1997.
Secrétaire général adjoint du SGCI (secrétariat général du comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne ; devenu SGAE en 2005) entre 1999 à 2001, Michel GUILBAUD a rejoint l’Anvar comme Directeur général adjoint puis Directeur général délégué entre 2001 et 2005. Il a ensuite été Directeur général délégué d’Oséo et Directeur général d’Oséo-innovation.
Entre 2007 et 2010, il a été Directeur de cabinet d’Hervé NOVELLI, secrétaire d’État chargé du Commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation et Directeur adjoint du cabinet de Christine LAGARDE, ministre de l’Economie, de l’industrie et de l’emploi.
Michel a rejoint le MEDEF en mai 2010 comme Directeur général, après une longue expérience dans les secteurs privés et publics.
Afin de cerner les enjeux suscités par les élections présidentielles, Michel GUILBAUD a insisté sur la nécessaire prise en compte d’un contexte géopolitique particulièrement complexe. Il lui a semblé important de prendre en considération plusieurs facteurs parmi lesquels la position de la France au sein de l’Union Européenne, les conséquences de la mondialisation, le Brexit ou encore l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
Les grandes thématiques de la présidentielle ont été débattues au sein du MEDEF, suscitant des confrontations de points de vue. Le constat économique demeure sévère, notre économie apparaissant très dégradée au vu d’indicateurs extrêmement structurels qui nous placent en très mauvaise position à ,l’échelle européenne : dépenses publiques, niveau des prélèvements obligatoires, taux de marge des entreprises.
Face au nécessaire redressement des indicateurs économiques, le MEDEF souhaite discuter avec l’ensemble des candidats à la présidentielle. La gauche sociale-réformiste semble mise en cause par la primaire de gauche, alors que la primaire de droite a au contraire été l’expression d’une certaine radicalité économique
Le MEDEF, dans le contexte politique actuel, n’agit pas uniquement en tant que défenseur des intérêts des entreprises, mais demeure un partenaire social incontestable.
A la veille des élections présidentielles, le MEDEF ne veut pas se contenter de produire des réformes fiscales et sociales. Il souhaite proposer une vision qui prenne compte du contexte social et politique actuel. C’est dans cette perspective que le MEDEF a développé son projet « France 2020 ». Ecrit grâce à la collaboration de plusieurs chefs d’entreprises, ce premier tome regroupe les propositions que le MEDEF souhaite discuter aux candidats.
Ce projet « France 2020 » repose sur 4 « principes d’action » : la promotion de valeurs communes, la mise en œuvre d’une approche bottom-up, une volonté d’agir collectivement, le développement de l’esprit d’entreprendre, et 7 défis de la croissance (mondialisation, Europe, numérique, développement durable, audace créatrice, marchés du futur, épanouissement des femmes et des hommes).
Le MEDEF a rédigé un second tome « Le monde change, changeons la France !», dans lequel il propose un plan d’actions permettant de mettre en application ses propositions via 4 blocs de réforme.
Il est nécessaire de recréer des nouvelles politiques structurelles à partir d’initiatives pour en faveur de l’éducation, du renouvellement du modèle social, de la simplification ou encore de la compétitivité:
- Réformer l’éducation pour bâtir les compétences de demain, avec une restructuration du système éducatif, l’amélioration de la transmission des savoirs fondamentaux et le développement de l’esprit d’entreprendre dès l’école.
- Réformer le modèle économique et social, car si l’objectif principal vise à accompagner et sécuriser toutes les dynamiques d’activités au service de l’emploi pour l’entrepreneur comme le travailleur, ceci doit passer par la simplification de la production des normes et faire de la protection sociale un atout. Il est nécessaire également de réformer la protection sociale, par une réforme des retraites, et de passer d’un système de santé administré à un système entrepreneurial (solidarité, liberté, équité et responsabilité).
- Accentuer la simplification et créer un environnement de confiance. Le MEDEF considère qu’il est indispensable de recentrer les missions de la puissance publique, de promouvoir l’externalisation des services publics et de repenser l’élaboration des lois françaises.
- Mettre en place des initiatives en faveur de la compétitivité, ce qui passe par une fiscalité de croissance (baisse voire suppression des impôts de production, baisse du taux d’IS, suppression de l’ISF, instauration d’une flat tax à 25% sur les revenus de l’épargne, , …).
Transformation, adaptation, renouvellement et cohérence sont les maîtres mots de ces deux ouvrages du MEDEF qui cherchent à revaloriser les entreprises en France.
En conclusion, Michel GUILBAUD a souligné le fait que les entreprises, les entrepreneurs et les organisations professionnelles avaient un rôle primordial à jouer pour consolider cette vision d’une France ambitieuse. La mise en place d’une telle vision repose sur quatre piliers : la gouvernance, la démarche RSE, l’excellence opérationnelle, l’innovation sociale et managériale.
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Medef : « les réformes à mener pour la France de demain », article paru dans le Journal Spécial des Sociétés n°25 : téléchargez l’article