3 octobre 2006 : petit-déjeuner du Club de l’Audace avec Jean-Pierre RAFFARIN, Ancien Premier ministre et Sénateur de la Vienne
Le 3 octobre dernier, Jean-Pierre Raffarin, Sénateur de la Vienne et ancien Premier ministre a été l’invité du Club de l’Audace.
Lorsqu’il était Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin a été marqué par le fossé et les rapports très tendus qui existent entre les entreprises et les pouvoirs publics. Une relation qui selon lui n’a cessé de se détériorer durant les 15 dernières années.
Pour Jean-Pierre Raffarin, la donne politique a changé et il est urgent d’en tenir compte :
– L’espérance de vie d’un gouvernement est aujourd’hui d’environ 30 mois, ce qui est très court, sachant que pour mettre en place un texte législatif il faut compter un an. Ceci signifie qu’un gouvernement ne peut conduire qu’entre deux et quatre réformes structurelles. D’où la nécessité de bien hiérarchiser les priorités et de se focaliser sur les quelques réformes qui auront été sélectionnées.
– Pour mener une action publique, il est devenu indispensable de nouer des alliances. Sans alliances avec la société civile, les politiques se retrouvent dans l’incapacité d’agir.
Jean-Pierre Raffarin a insisté sur l’approche que les politiques devraient avoir de l’entreprise. Il considère que la notion de PME n’est pas un concept économique mais davantage un thème politique fédérateur. Une problématique dont ont parle beaucoup en période électorale. Selon lui, il serait plus opportun d’appréhender les entreprises dans leur ensemble à travers quatre problématiques qui sont autant d’enjeux majeurs pour la France : la création, la cohésion, l’anticipation et l’internationalisation.
En ce qui concerne la création d’entreprises, Jean-Pierre Raffarin pense que la réforme des universités pourrait contribuer au développement pérenne de l’entrepreneuriat dans notre pays. Nos universités doivent être plus autonomes, plus enracinées sur les territoires ; elles doivent avoir les moyens de conclure des partenariats stratégiques avec des universités étrangères et des entreprises. Elles doivent encourager le développement de compétences entrepreneuriales chez tous les étudiants. Automatiquement, ce changement culturel permettra selon l’ancien Premier ministre de créer davantage de start-up au sein-même des universités. Sans compter celles que créeront les étudiants quelques années plus tard dès lors qu’ils auront pris conscience durant leur scolarité qu’ils sont faits pour entreprendre. Car tout projet se prépare et il convient de choisir le meilleur timing pour se donner le maximum de chances de succès. Le rôle de l’université n’est-il pas avant tout d’informer et de former à l’entrepreneuriat, dans l’objectif de faire naître un grand nombre de vocations ?